adjectif
Dans son roman L’Amour fou publié en 2012, l’interprète de Comment te dire adieu, Françoise Hardy, expliquait que, selon elle, « la souffrance est inhérente à l’amour ». Comment comprendre alors les rapports qu’entretiennent ces deux concepts ? Qu’est-ce que l’inhérence d’une chose à une autre ?
Attesté par l’Académie française à partir de la fin du XVIIème siècle, l’adjectif « inhérent » hérite sa morphologie actuelle de l’emprunt au latin inhaerens, -entis, participe présent du verbe inhaerere signifiant « tenir à ». On reconnaît ici le préfixe in- impliquant l’idée d’imbrication, d’intériorité, d’appartenance. En effet, on pourrait dire que « inhérent » est synonyme d’ «intrinsèque » dans lequel on reconnaît le même préfixe.
« Inhérent » signifie que les deux choses sont liées, que l’une implique l’autre et qu’on ne peut les séparer. Elles sont indissociables. Si on accepte l’une, on accepte par la même occasion l’autre de manière plus ou moins tacite. Par exemple, si un jeune veut devenir boulanger, mais n’aime pas se lever tôt le matin, on lui dira qu’être matinal sera « inhérent » à ce métier. Cela veut dire que cette profession sera inséparable de ses conditions d’exercice : être boulanger implique, oblige de travailler la nuit. On ne peut pas choisir de faire autrement. De même, répéter cent fois les mêmes consignes est « inhérent » au rôle de parent : éduquer un enfant ne peut se faire qu’à cette condition, on ne peut pas s’en dispenser. Pour simplifier, « inhérent » en langage mathématiques serait équivalent au signe égal : être boulanger = se lever tôt, être parents = répéter inlassablement.
Si l’on préfère, les choses inhérentes sont comparables aux petites lignes d’un contrat à signer : impossible d’obtenir l’un sans valider automatiquement les autres…